Les acouphènes une conséquence méconnue de la pollution électromagnétique.
27 Mai 2013 | Dans Santé : Recherche scientifiques
La radiotéléphonie et les transmissions numériques sont encore une fois mises en cause.
Depuis quelques mois, la présidence du CEPHES est confrontée à une recrudescence de ces manifestations particulières de la pollution hertzienne que sont les acouphènes, terme qui désigne l’un des effets spécifiques des radiofréquences et hyperfréquences sur l’organisme des mammifères supérieurs.
Aussi nommé « Effet auditif des micro-ondes », le phénomène des acouphènes se caractérise par des stimuli auditifs qui peuvent varier d’une personne à une autre. Le plus souvent, il s’agit de bourdonnements, de cliquetis ou de sifflements.
Pratiquement inconnu du corps médical, ce phénomène peut cependant affecter une part non négligeable de la population que le CEPHES estime à au moins 4 ou 5 %. Soit plusieurs milliers ou dizaines de milliers de personnes sur l’ensemble de la population d’une grande ville.
Jusqu’au début des années 90, il était relativement rare de rencontrer des hommes ou des femmes qui se plaignaient d’acouphènes générées par des hyperfréquences (le premier cas qui ait été dûment identifié par D. Depris, président du CEPHES et expert international – remonte au milieu des années 80). Cela tenait à la fois de la méconnaissance du phénomène et du niveau général de pollution hertzienne qui était encore relativement peu important dans les grands centres urbains.
Avec l’utilisation de plus en plus généralisée des micro-ondes (hyperfréquences de 300 MHz à 300 GHz), le nombre de personnes exposées s’est accru considéra-blement. C’est ce qui tend à expliquer que l’on puisse identifier de plus en plus de cas au sein de la population générale depuis quelques années. On peut notamment incriminer la radiotéléphonie cellulaire (GSM, DCS, PCS,…) et le problème devrait encore s’aggraver avec la mise en exploitation des nouvelles technologies hertziennes (UMTS, Wlan, bluetooth, TNT,…).
Le phénomène des acouphènes a été identifié dès les années 50 par les médecins militaires qui examinaient des opérateurs et des techniciens affectés aux systèmes radar. La littérature médicale demeure cependant très limitée sur ce sujet particulier. On trouvera cependant un résumé du problème dans l’ouvrage que l’OMS a publié en 1985 sous le titre «La protection contre les rayonnements non ionisants» (n° 10 de la série européenne – OMS Copenhague).
Le chapitre 4 (*) de cet ouvrage est consacré aux radiofréquences et aux hyperfréquences. Aux pages 138 et 139, on peut lire ce qui suit : « L’effet auditif des micro-ondes est un cliquetis ou une vibration ressentis dans la tête et produits par les MO pulsées de densités de puissance assez faibles. Selon Frey (127,128), la réaction acoustique aux MO pulsées serait le résultat d’une stimulation corticale ou nerveuse directe, et dénoterait donc un effet direct non thermique de ces ondes sur le cerveau. Des recherches plus récentes ont cependant montré qu’il s’agissait d’un phénomène d’expansion thermoélastique (125,152, 206,207).
Foster et Finch (125) ont proposé une théorie de thermoélasticité pour expliquer la sensation auditive produite par les MO pulsées. Ils ont observé que, dans l’eau, ces ondes produisaient des pressions acoustiques passagères dont les crêtes d’amplitude, dans la gamme des fréquences audibles de 200 Hz à 20 KHz, dépassent largement le seuil de perception par conduction osseuse. Selon cette théorie de la thermoélasticité, une partie de l’énergie incidente est convertie en chaleur durant l’absorption des MO par un tissu, ce qui crée un gradient spatial de température, perpendiculaire à la surface. Ce gradient, du fait de l’expansion thermique rapide, provoque des contraintes dans le matériau diélectrique (tissu) et entraîne la production d’ondes de pression acoustique qui se propagent à partir de la surface. Dès que le signal acoustique est détecté au niveau du limaçon par conduction osseuse, il est perçu de la même manière que les stimuli auditifs classiques. Comme la pression acoustique calculée à la surface du crâne dépasse largement le seuil d’audition et que son amplitude est plus grande que celle des pressions rayonnées ou de la force d’électrocontractilité (77,125,152,206,207), il semble bien que le mécanisme de conversion thermoélastique soit la cause la plus probable de la sensation auditive provoquée par les MO chez les mammifères ».
Ce texte n’a pas été repris dans la réédition de 1991 (même titre n°25 de la série européenne), les experts de l’OMS s’étant contenté d’évoquer très succinctement le problème à la page 162 où l’on peut lire que : « …le phénomène d’audition des radiofréquences peut être considéré comme athermique ou microthermique car l’élévation de la température est très faible (pas plus de 10-5 °C). Toutefois, les effets auditifs des micro-ondes pulsées sont décrits par un modèle dans lequel une expansion thermique rapide déclenche une onde acoustique dans la tête… ».
(*) Chapitre rédigé sous la direction du Pr S.M. Michaelson, professeur au département de biologie et de biophysique des rayonnements à l’Ecole de médecine et d’art dentaire de l’Université de Rochester (NY –USA).
L’effet auditif des micro-ondes est l’un de ceux qui a été dûment identifié et décrit par les spécialistes depuis plus de 40 ans. Rappelons notamment que Frey a publié sur ce sujet dès 1960. Son article intitulé « Auditory system response to RF energy » a été publié en 1961 dans la revue « Aerospace medicine ». En 1962, il avait publié « Human auditory system response to modulated electromagnetix energy » dans le « Journal of applied physiology ». Les autres travaux mentionnés par l’OMS (Guy et Lin) datent des années 70.
Les acouphènes constituent un modèle d’interaction ne nécessitant que de très faibles niveau d’énergie mais cependant capables de générer des effets pervers par réaction microthermique. Selon Daniel Depris, ce modèle pourrait s’appliquer à d’autres effets biologiques néfastes, notamment par la création de micro-courants de Foucault au sein des tissus organiques. C’est en tous cas, l’hypothèse générale que le président du CEPHES avait émise dès le début des années 80. Elle permettrait d’expliquer la plupart des effets « non thermiques » (ou « athermiques » ou « spécifiques ») générés par les rayonnements non ionisants de faible niveau.
On ne peut donc nier le fait que, chez certaines personnes, les rayonnements de courte longueur d’onde peuvent produire des effets auditifs spécifiques. Il s’agit d’ondes modulées et surtout pulsées comme le sont les ondes radar ou celles que génèrent les systèmes de transmission par paquets numériques (comme la radiotéléphonie cellulaire).
Malheureusement, comme indiqué plu haut, le corps médical n’est pas conscient de ce problème et lorsqu’une personne affectée par des acouphènes consulte un médecin, généraliste ou spécialiste, elle n’obtient aucun réponse valable à son problème.
Il faut aussi savoir que l’on ne peut résoudre ce problème qu’à la source, autrement dit en supprimant la source de rayonnement ou en s’en éloignant suffisamment. Pour les sujets affectés par le phénomène d’audition des MO, l’utilisation d’un téléphone portable est à proscrire.
La trop grande proximité vis-à-vis d’un relais de radiotéléphonie ou d’une source quelconque de micro-ondes pulsées (ou modulée par train d’impulsions) peut être à l’origine d’acouphènes avec, pour conséquences secondaires, des troubles nerveux plus ou moins graves.
Notons enfin qu’à côté des acouphènes, on connaît aussi les phosphènes que génèrent les champs magnétiques. Ces phénomènes se caractérisent par des hallucinations visuelles, généralement des éclairs ou des sphères lumineuses. Mais ils ne se manifestent que pour des valeurs d’induction magnétique élevées (de l’ordre du millitesla) alors que les acouphènes peuvent être perçues pour des niveaux de densité de puissance très faibles.
Pour plus de précisions en ce qui concerne les effets spécifiques des radiofréquences, hyperfréquences, champs électriques et champs magnétiques, on peut s’adresser à la présidence du CEPHES.
Source : CEPHES
« Protocole de l'étude Cochin | Communiqué de presse (24 Mai 2013) – Etude Cochin sur l'hypersensibilité électromagnétique : Une étude bien mystérieuse, un prétexte pour ne pas agir ? » |