Présentation de l'électrosensibilité par le Belgian BioElectroMagnetic Group (BBEMG)
1 Aoû 2008 | Dans Electrosensibilité | 1 réaction »
3. Diagnostic
Il est difficile d'établir un diagnostic d'électrosensibilité car il n'existe pas de signes cliniques spécifiques objectivés ou de marqueurs pathophysiologiques spécifiques ou sensibles permettant de caractériser cette intolérance. Nous ne connaissons aucun mécanisme biophysique plausible.
Il est important de souligner que ces symptômes sont réels et que la souffrance de ces personnes ne doit jamais être remise en question. Cependant, ils ne peuvent objectivement être attribués aux champs électromagnétiques. En effet, à ce jour :
- les études épidémiologiques ne permettent pas de clairement déterminer la cause réelle des symptômes rapportés (effets liés à l'exposition aux champs ou liés à la perception d'un risque et des craintes engendrées?).
- les études de provocation n'ont pas permis d'établir un lien de cause à effet direct entre l'apparition des symptômes et l'exposition aux champs électriques, magnétiques ou électromagnétiques, quelque soit leur fréquence : l'exposition à ces champs n'entraîne pas toujours des symptômes, et inversement ces derniers apparaissent également en l'absence des champs.
Remarques :
Les études épidémiologiques analysent la fréquence des symptômes dans des populations exposées à long terme à certains types de champs, en raison par exemple de la présence d'une ligne à haute tension ou d'antenne-relais de téléphonie mobile à proximité de leur domicile.
Dans les études de provocation, les volontaires sont exposés en laboratoire à des champs électriques et/ou magnétiques. Ils doivent déterminer s'ils ont été exposés (détection du champ) et rapporter d'éventuels symptômes. Ils peuvent également être soumis à différents tests de mémoire et d'attention.
En fonction de la fréquence étudiée, l'appareillage est différent: ci-contre, nous illustrons un casque destiné à analyser les réactions lors de l'exposition à des champs de fréquence extrêmement basse (50 Hz). Afin de valider l'expérimentation, volontaires et chercheurs ignorent si l'exposition est réelle ou simulée. On parle d'études en double aveugle. Casque développé dans le cadre du contrat de recherche du BBEMG par les équipes des ingénieurs (voir équipes V.Beauvois et Prof JL. Lilien) |
Selon le groupe d'experts de la Commission Européenne (Bergqvist et al, 1997) et le groupe de travail de l'OMS (voir aide-mémoire n°296), le terme "électrosensibilité" n'implique pas une relation établie entre les champs électromagnétiques et une réaction de santé car les études de provocation n'ont pas montré une relation claire entre les sensations subjectives et l'exposition aux champs électromagnétiques.
Toutefois, les études de provocation qui testent des effets immédiats et aigus de l'exposition présentent des limitations. Par exemple, ces études :
- ne tiennent pas compte de la latence d'apparition des symptômes en raison d'une durée d'exposition relativement courte,
- ne présentent qu'une seule source de champs électromagnétiques ou des harmoniques générées artificiellement,
- entraînent un stress additionnel (effet d'anticipation).
Il faut insister sur le fait que les symptômes peuvent être la manifestation de pathologies organiques. Un examen médical approfondi doit permettre d'exclure toute pathologie connue.
4. Traitement
En l'absence de démonstration d'un lien de cause à effet et de critères diagnostiques définis, la première étape consiste à rejeter toute pathologie médicale connue qui pourrait expliquer les symptômes. A partir de l'identification des conditions médicales, psychosociales et environnementales de la personne électrosensible, une prise en charge individualisée, multidisciplinaire et globale devrait être privilégiée.
Le choix d'une thérapie doit se baser sur la présentation clinique, ainsi que sur la réponse au traitement. De nombreuses techniques thérapeutiques ont fait l'objet de publications et parmi celles-ci, les thérapies cognitivo-comportementales s'avèrent les plus efficaces (Rubin et coll., 2006; Irvine, 2005; Hillert et coll., 2002).
Les thérapies cognitivo-comportementales se basent sur les comportements observables, les pensées et les émotions qui en résultent. Par un travail conjoint avec le thérapeute, le patient cherche à prendre conscience de ses pensées, et de l’écart possible entre celles-ci et la réalité, et par la suite à remplacer progressivement les pensées négatives ou erronées par l'apprentissage de nouveaux comportements.
Hillert et coll. (2002) indiquent que le pronostic est meilleur lorsque la prise en charge est réalisée précocement et lorsque les symptômes sont associés au travail sur écran de visualisation (figure 3).
Figure 3
Soulignons encore qu'une rémission spontanée est observée dans un certain nombre de cas.
Röösli et coll. (2004) ont analysé les moyens mis en œuvre pour éviter les symptômes. Les résultats de cette étude sont repris dans la figure 4.
Réduire l'exposition est souvent considérée comme un moyen momentanément ou partiellement efficace dans l'amélioration de la symptomatologie par les personnes qui s'en plaignent. La réduction de l'exposition semble entraîner la personne électrosensible dans une spirale d'évitements et d'aménagements qui ont des conséquences parfois importantes en terme de coûts, d'isolement social et professionnel et de qualité de vie.
Etant donné que les plaintes rapportées le sont généralement pour des niveaux d'exposition habituellement rencontrés dans notre vie quotidienne, cette solution devrait, au préalable, être mûrement réfléchie à la lumière des évaluations de l'exposition et des données scientifiques dans le domaine.
Figure 4
D'une manière générale, il est recommandé de se méfier des gadgets qui soi-disant atténuent ou annulent les champs magnétiques.
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